C’est l’été, les doigts de pied en éventail, le cerveau en mode repos et enfin du temps pour lire et éventuellement rattraper le retard. Sur la table de chevet, quelques livres en attente. C’est le moment…
Les forêts verdoyantes ne sont plus qu’un vague souvenir, l’air doit dorénavant être filtré, la mer est définitivement empoisonnée. Bref, la Terre n’est plus qu’une planète morte qu’il devient urgent de quitter. Mais pour aller où ?
C’est à cette question que Léla, astronaute à bord du télescope Ulysse, pourra peut-être répondre un jour. Nous sommes le 22 octobre 2283 quelque part dans l’immensité de l’espace, la jeune femme entame sa 784e journée de mission en dictant son rapport à l’ordinateur central.
« Rapport approuvé. Y a-t-il une information supplémentaire à ajouter ? – Oui, crétin d’ordinateur, vu d’ici, Neptune est vraiment magnifique – Communication refusée. Transmission du rapport ».
Un peu froid ce crétin d’ordinateur. Mais il n’est pas programmé pour faire dans l’empathie et le sensbile. Même si la solitude commence à lui peser, et son amie à lui manquer, Léla n’oublie pas qu’elle était volontaire pour cette mission. Elle assume mais ça risque d’être un long, un très long voyage, seulement rythmé par ses rapports et ses sauts en immersion virtuelle…
Les éditions Steinkis inaugurent leur nouveau label Aux Confins avec cet album, le premier signé par l’Italien Gabriele Melegari. Au-delà de Neptune est un récit de science-fiction dans la veine de 2001, l’Odyssée de l’espace, né d’une photographie emblématique, celle du premier trou noir prise par le télescope Event Horizon et rendue publique en 2019.
Graphiquement, l’auteur a privilégié l’usage de la gouache, ce qui apporte une belle profondeur à ce voyage spatial et de splendides illustrations de l’univers. Un récit onirique, intimiste et poétique.
Eric Guillaud
Au-delà de Neptune, de Gabrielle Melegari. Steinkis (Aux Confins). 24€