07 Nov

« Je cherchais le fils et j’ai trouvé le père » : le scénariste Philippe Pelaez accompagné de Bernard Khattou au dessin remonte aux origines des Kennedy

Sur près de 500 pages, Philippe Pelaez et Bernard Khattou remontent le fil d’une destinée hors norme, celle d’une famille dont les rêves de gloire se sont souvent heurtés à la fatalité. Kennedy(s), une épopée graphique où l’Histoire croise la légende.

« Je cherchais le fils et j’ai trouvé le père » : ainsi débute la postface de Philippe Pelaez en ouverture d’un dossier très complet accompagnant le récit en bande dessinée. Il cherchait le fils, John Fitzgerald Kennedy, pour en raconter l’ascension et la fin tragique que nous connaissons tous, son assassinat à Dallas en 1963.

Mais en rassemblant sa documentation, le scénariste a vu émerger une autre figure tout aussi incontournable, celle du père, Patrick Joseph Kennedy. Un homme né sur le sol américain de parents irlandais ayant fui la famine qui ravageait leur pays, et qui allait, par son ambition démesurée, jeter les bases d’une dynastie aussi puissante que tourmentée.

© Glénat / Pelaez & Khattou

Sur près de 500 pages en noir et blanc, Kennedy(s) — avec ce s qui souligne d’emblée la dimension plurielle du récit — retrace l’histoire d’une famille hors norme, entre réussites éclatantes et tragédies successives.

L’histoire commence quelque part sur les quais de Boston en 1849 avec l’arrivée en Amérique de Patrick Joseph Kennedy et s’étend jusque dans les années 1960 avec la mort du petit-fils, président des États-Unis, John Fitzgerald Kennedy, assassiné lors d’un déplacement à Boston, un siècle d’une histoire familiale qui a toujours flirté avec la mort, un siècle de l’histoire d’une nation et au-delà un siècle de l’histoire du monde contemporain. 

© Glénat / Pelaez & Khattou

S’appuyant sur une documentation phénoménale, dont témoigne l’imposante bibliographie en fin d’ouvrage, Philippe Pelaez cherche à éclairer l’origine du mythe Kennedy, précisément là où se nichent sans doute les explications de la tragédie de Dallas. Graphiquement, Bernard Khattou, dont on a déjà pu mesurer le talent dans Bikini Atoll ou Sunlight, enchaine les pages avec un trait réaliste alliant précision et sens du détail, embarquant littéralement le lecteur au cœur de l’histoire.

Eric Guillaud

Kennedy(s), de Pelaez et Khattou. Glénat. 38€