24 Sep

Jakob de Mud et Zheping Xu : un premier volet d’une belle intensité dramatique

Pour leur première collaboration, le Français Mad et la Chinoise Zheping Xu nous embarquent dans une histoire entre drame intime et manipulation insidieuse…

« Nous n’oublierons jamais cette épreuve. Bridge Book ne sera plus jamais la même. » Dans son prêche du dimanche, le père Matthew dit vrai. Deux ans après le passage d’une tornade dévastatrice, les cicatrices marquent encore les rues de la petite ville. Mais elles ne s’arrêtent pas aux murs effondrés ou aux toits arrachés : les âmes aussi portent leurs blessures. Certaines plus profondes que d’autres.

Harper, elle, a perdu son grand frère et traîne depuis sa solitude comme un fardeau dont elle ne parvient pas à se défaire. Jusqu’au jour où une communauté hippie s’installe à proximité de Bridge Book. À sa tête : Jakob, un homme charismatique aux promesses envoûtantes. De quoi fasciner Harper…

Pensé en deux volets, Jakob interroge les rouages de l’emprise et de l’influence à travers les yeux d’une adolescente endeuillée, privée de réconfort auprès d’un père autoritaire et d’une mère éteinte par la dépression et l’alcool. Pour son premier album de bande dessinée, Zheping Xu met son trait clair et dynamique au service du récit, lui insufflant une intensité dramatique saisissante. Belle découverte !

Eric Guillaud

La Communauté, Jakob tome 1, de Mud et Zheping. Ankama. 19,95€

18 Sep

Les Singes : un thriller familial haletant de Yann Le Bec

Après avoir illustré L’Ami sur un scénario de Lola Halifa-Legrand, Yann Le Bec signe avec Les Singes son premier album en tant qu’auteur complet : un thriller familial sous tension…


Les singes ! Combien de fois Manon et son père les ont-ils imités à quatre pattes dans le salon, la bouche projetée en avant, à lancer des “hou hou” ? Des centaines, des milliers de fois ? Lorsqu’elle était petite, bien sûr. Et encore aujourd’hui, parfois pour apaiser une tension, souvent par nostalgie. Preuve si besoin d’une grande complicité entre les deux. Mais les temps ne sont plus vraiment à la rigolade. Le foyer est en train d’exploser entre une mère absente et un père largué. Largué et empêtré dans une relation adultère avec la sœur de sa femme. Qui est enceinte. De lui. Bref, pas de quoi faire les singes. Surtout que la soeur débarque à l’improviste à la maison, profitant de l’anniversaire de Manon…

Quoi de plus troublant qu’un meurtre dans le cadre, en principe rassurant, de la famille ? Quand l’extraordinaire percute de plein fouet l’ordinaire. C’est précisément ce que Yann Le Bec explore ici, avec une délectation assumée, dans la lignée des films de Chabrol ou d’Hitchcock qui l’ont inspiré, reconnait-il. Dans ce qui n’est que son deuxième album, l’auteur nous surprend par son talent. Tout d’abord d’un point de vue graphique, offrant un trait dynamique et fluide réalisé à la plume et relevé d’une bichromie rouge et noir Ensuite, par le scénario, qui explore les relations père-fille sous une épaisse couche de fait divers, de doute, de défiance qui captive le lecteur jusqu’à la dernière page, la dernière vignette. Coup de cœur !

Eric Guillaud

Les Singes, de Yann Le Bec. Dupuis. 24€

© Dupuis / Le Bec

 

14 Sep

Contrapaso, un polar de Teresa Valero dans l’Espagne de Franco

Initialement publié en 2021, le premier volet de Contrapaso bénéficie aujourd’hui d’une réédition dans la collection Aire Noire, alors que sort le deuxième tome. Deux excellentes raisons de (re)plonger dans le récit de Teresa Valero, au cœur de l’Espagne franquiste…

Dix-sept ans que ça dure ! Dix-sept ans qu’Emilio Sanz, journaliste aux faits divers du quotidien La Capitale à Madrid, traque un meurtrier insaisissable. Dix-sept ans de théories, d’hypothèses et de fausses pistes. Les victimes n’ont rien en commun, si ce n’est d’être des femmes. Jamais de mobile sexuel, mais toujours une mise en scène macabre, presque théâtrale. Et à chaque fois, une corde. Non pas utilisée pour tuer, mais disposée de façon à dessiner une lettre. C’est du moins la conviction de Léon Lenoir, le jeune binôme de Sanz…

Au-delà d’être un excellent polar, Contrapaso a le mérite de nous immerger, avec une force remarquable et une précision documentaire, dans l’Espagne des années 1950, celle de la dictature franquiste et des phalangistes, un pays refermé sur lui-même, conservateur à l’excès, gangrené par la misère, mais qui, comme l’illustre parfaitement ce récit, cherche à se donner une légitimité sur la scène internationale, en rejoignant l’ONU et en ouvrant ses frontières aux équipes de cinéma comme aux troupes américaines.

Si Teresa Valero fait ses premiers pas dans la bande dessinée en tant que scénariste, notamment avec la série Sorcelleries dessinée par Juanjo Guarnido, elle se tourne très rapidement vers le dessin. Avec Contrapaso, elle signe pour la première fois une œuvre en autrice complète : un scénario dense, solidement construit, servi par un trait réaliste et expressif, légèrement stylisé, où chaque détail compte, des atmosphères pesantes et sombres à l’image de cette période, un découpage et des cadrages cinématographiques qui renforcent la tension dramatique.

Eric Guillaud

Contrapaso, tomes 1 et 2, de Teresa Valero. Dupuis. 25€

© Dupuis / Valero

11 Sep

Le coin des mangas. Kiki la petite sorcière, Berserk, Dragon Ball, Le Dernier écho de notre existence, Dorohedoro All-Star Guide Book, Baby, Sakamoto Days, Tower Dungeon…

 

 On commence avec une valeur sûre, Kiki la petite sorcière, qui rejoint, sous plusieurs formats, la collection initiée par les éditions Glénat il y a quelques années maintenant autour de l’œuvre de Miyazaki. Véritable chef-d’œuvre de l’animation, Kiki la petite sorcière est sorti en 1989 juste après Mon Voisin Totoro et avant Porco Rosso, deux autres chefs-d’œuvre signés Miyazaki. L’histoire ? Kiki est une petite sorcière de 13 ans et comme le veut la coutume à son âge, elle doit quitter ses parents pour faire son apprentissage loin d’eux. Un soir de printemps, elle enfourche son balai, atterrit dans une grande ville du bord de mer où elle crée un service de livraison volant. Là, pendant des mois, elle découvre que la vie de sorcière n’est pas un long fleuve tranquille… Trois formats écrivais-je précédemment : un album illustré pour les plus jeunes (17,90€), un manga ou plus exactement un anime comics (15,50€) et un artbook, baptisé L’Art de Kiki la petite sorcière (24,90€) qui nous permet de découvrir les coulisses de la réalisation de l’anime, plus de 200 pages d’illustrations, de croquis, de secrets de conception, d’anecdotes de production et dans les dernières pages le script complet du film. Que demander de plus ? (Kiki la petite sorcière, de Miyazaki. Glénat)

On continue avec une réédition. Et pas n’importe laquelle, celle du cultissime manga de Kentaro Miura, Berserk. Cette nouvelle édition grand format, sous couverture rigide, bénéficie d’une traduction entièrement revue et propose des pages couleurs exclusives. L’occasion rêvée de redécouvrir ce chef-d’œuvre de dark fantasy dans les meilleures conditions. Plongée garantie dans un Moyen Âge plus sombre que jamais, aux côtés de Guts, mercenaire au bras artificiel et à l’épée titanesque, et de Puck, un elfe espiègle issu d’un peuple féerique. Tandis que l’un incarne la violence brute, l’autre en atténue les ténèbres. Le second volume sorti en juin réunit les tomes 3 et 4 de l’édition originale. Un troisième volume est annoncé pour novembre. Bienvenue en enfer ! (Berserk tome 2, de Kentaro Miura. Glénat. 24,90€)

Une autre série culte. Quarante ans d’existence, des millions et des millions d’albums vendus à travers la planète, des adaptations en films d’animation, en jeux, des produits dérivés comme s’il en pleuvait… et une nouvelle collection pour ce bijou du manga du sieur Akira Toriyama, une collection Full Color et grand format dont la publication a débuté en mai 2024. Cette nouvelle édition reprend les mêmes pages que l’édition traditionnelle (42 volumes)  mais est divisée en arcs scénaristiques. Le troisième volume du Roi démon Piccolo vient tout juste de sortir et un quatrième est annoncé pour le 19 novembre. (Dragon Ball Full Color, Le Roi démon Piccolo, tome 3, d’Akira Toriyama. Glénat. 14,95€ le volume)

Neuf mois, neuf petits mois et la Terre ne sera plus qu’un vague souvenir. Les autorités viennent de l’annoncer : une météorite géante se dirige tout droit sur notre planète à plus de 200 km/heure. Aucune technologie n’étant capable de détruire ou de détourner la météorite, c’est bien l’extinction définitive de l’espèce humaine qui est annoncée. Mais pour que chacun ait la possibilité de laisser une trace de son existence, le gouvernement japonais a créé Ginga Rocket, une organisation chargée de recueillir les messages et les photos de ceux qui le souhaitent et de les envoyer dans la Voie lactée. En attendant, la vie continue comme elle peut… Que feriez-vous si votre mort était programmée ainsi ? Quel message aimeriez-vous transmettre ? C’est toute la question que soulève ce manga en 2 tomes parus simultanément. (Le Dernier écho de notre existence, de Ohtagaki et Ohta. Delcourt / Moon Light. 8,50€ le volume)

Vous êtes un inconditionnel de la série Dorohedoro ? Fasciné par son univers lugubre et violent au graphisme des plus sombres ? Alors, le All-Star Guide Book est fait pour vous. Sur plus de 220 pages, l’ouvrage rassemble des fiches détaillées sur l’ensemble des personnages, des illustrations couleur inédites, des histoires exclusives signées Q-Hayashida et, puisque la gastronomie occupe une place essentielle dans le manga, une carte des délices allant des gyōzas au shizo aux tourtes aux pommes d’Asuka. (Dorohedoro All-Star Guide Book, de Q-Hayashida. Soleil Manga. 16,99€)

Abara, Blame 0, Biomega... Tsutomu Nihei s’est fait connaître au Japon et en Europe avec des récits SF sombres, désespérés, violents, oppressants, organiques, reconnaissables entre tous et récemment réédités dans une version Deluxe aux éditions Glénat. Il revient aujourd’hui avec un récit de fantasy, Tower Dungeon, graphiquement un peu moins torturé mais toujours aussi percutant et efficace. Au cœur de l’histoire, une princesse, enlevée par un nécromancien maléfique et enfermée dans la tour des dragons. Pour la libérer, la garde royale va devoir affronter quelques délicieux monstres. Le second volet vient de sortir. (Tower Dungeon, tome 2, de Tsutomu Nihei. Glénat. 7,90€)

Publié initialement en trois volumes entre 2016 et 2017, le manga Hunt fait son grand retour dans nos librairies avec une édition intégrale sublimée par une couverture inédite arborant une imposante tête de loup. Un choix tout sauf anodin, puisque l’histoire s’inspire directement du célèbre jeu de société Les Loups-Garous. On y suit Airi Nishina, une lycéenne enlevée un soir en rentrant chez elle. Enfermée avec d’autres élèves, elle est contrainte de participer à une version mortelle du jeu. À la clé : 100 millions de yens… ou la mort ! (Hunt, complete edition, de Koudo et Kawakami. Soleil Manga.19,99€)

On continue avec les rééditions et la série Rave. Dix-huit tomes attendus, neuf sont d’ores et déjà disponibles, un dixième, attendu pour novembre, une réédition en grand format et en volumes doubles, de quoi profiter pleinement du dessin de Hiro Mashima et de cette histoire à la Dragon Ball qui débute dans un monde sur le point de basculer dans les ténèbres, cinquante ans après une guerre qui a opposé les Rave, les pierres sacrées, aux Dark Bring, les pierres maléfiques et vu la victoire des Rave. Pour éviter que les Dark Bring reprennent le dessus, il faut un sauveur, ce sera Haru, un jeune garçon aux cheveux argentés plein de ressources, doté d’une épée gigantesque et toujours accompagné de Plue, un petit animal qui ressemble étrangement à un bonhomme de neige. Ensemble, ils vont lutter contre les Dark Bring et l’organisation criminelle Demon Card. La première grande série de l’auteur de Fairy Tail ! ( Rave, tome 9, de Hiro Mashima. Glénat. 14,95€ le volume)

C’est une histoire d’épicier. Mais d’épicier épicé. Du genre qui ne vend pas que des légumes. Taro Sakamoto, c’est son nom, a beau avoir un léger embonpoint, une moustache à la papa, des lunettes de myope, il est à lui seul un mythe, une légende, un ex-tueur admiré de tous ces congénères, craint par tous les gangsters. Oui, Sakamoto l’épicier avait le flingue facile avant de raccrocher, de se marier, d’avoir un enfant et de s’installer comme épicier. Une vie pépère jusqu’au jour où le jeune assassin télépathe Sin débarque dans la supérette. Vous voulez de l’action ? Alors, vous en aurez, Sakamoto Days est un concentré d’énergie au rythme de parution effréné. Le tome 18 vient de sortir. (Sakamoto Days tome 18, de Yuto Suzuki. Glénat. 7,20€)

Si vous aimez les mutants et les créatures mécaniques, vous allez être servi avec cette première œuvre de Chang Sheng (également auteur de Yan), une trilogie dont le troisième tome vient de sortir. Au cœur du récit, on suit Elisa, l’une des rares humaines rescapées de l’apocalypse, qui survit dans un Taïwan en fin de vie, aux rues délabrées, et envahi par un parasite inconnu, Baby, qui transforme les êtes humains en monstres mécaniques. L’humanité est proche de l’extinction. Elisa, elle-même, est attaquée par un mutant. Un Baby réussi à s’introduire dans sa main gauche mais elle échappe à la mort et compte bien trouver l’origine de ce parasite. Un univers futuriste des plus noirs, une héroïne attachante et forte de caractère, un graphisme limpide et dynamique… une très belle série. (Baby tome 3, de Chang Sheng. Glénat. 14,95€)

Eric Guillaud 

06 Sep

Une rentrée au galop !

Entre mythe et réalité, la bande dessinée réinvente sans cesse les horizons du Far West. Loin de se limiter aux clichés de westerns poussiéreux, elle explore aujourd’hui de multiples territoires : l’épopée des pionniers, la brutalité des conquêtes, mais aussi les destins intimes de personnages parfois tombés dans l’oubli. Ces albums récemment sortis sont là pour en témoigner…

Son mari et ses trois fils ont été massacrés par les Indiens. Sa fille, elle, a sombré dans la folie. Autant dire que Kate ne les déteste pas : elle les hait. Pourtant, c’est à elle que le commandant Lewis confie un bébé hopi, abandonné devant la porte du fort. « C’est un garçon. Ça pourra toujours te servir plus tard, non ? » lui lance-t-on. Et puis, difficile de refuser cent dollars et une vache pour le lait. Alors Kate accepte. À contrecœur, certes. Mais elle accepte. L’enfant grandit. Il devient un jeune homme. Son nom ? Dead Smile. Pourquoi ? Parce qu’il ne sourit que lorsqu’il tue froidement.

Paru en janvier dernier, le premier volet de ce diptyque affiche clairement la volonté des auteurs d’explorer la culture des Indiens Hopi, avec une histoire portée par un dessin réaliste classique, précis, dans la veine réaliste de Blueberry. (Dead Smile, Le Sacrifice des aigles tome 1, de Makyo et Sicomoro. Delcourt. 15,95€)

Le Français Thierry Gloris et le Québécois Jacques Lamontagne poursuivent leur chevauchée fantastique au cœur de l’Ouest américain avec le premier volet d’un troisième diptyque consacré aux légendes Wild Bill et Martha Jane Cannary, plus connue sous le nom de Calamity Jane. Tandis que le premier est devenu shérif de Dolores City, accédant au rang de notable, la seconde, en proie à ses démons, sombre régulièrement dans un état de dépravation avancée, au point d’être retrouvée inanimée dans l’enclos aux porcs, ce qui donne bien du fil à retordre au bon vieux Bill…

Initialement prévu comme un simple diptyque, le projet a finalement pris de l’ampleur. En mai dernier, les auteurs ont livré le cinquième volet de cette très belle série qui se distingue par un scénario solide, une approche humaine et documentée, un graphisme splendide, des ambiances sombres à souhait et des personnages aux caractères bien trempés. (Rédemption, Wild West tome 5, de Lamontagne et Gloris. Dupuis. 15,95€)

Coup sur coup, juste avant l’été, deux albums sont venus enrichir la collection La Véritable Histoire du Far West des éditions Glénat et Fayard. Après avoir évoqué les figures légendaires de Jesse James, Wild Bill Hickok, Calamity Jane ou encore la bataille de Little Big Horn, la série se penche cette fois sur deux événements majeurs qui ont nourri la légende du Far West et inspiré le septième art. C’est tout d’abord la mythique fusillade d’O.K. Corral où, en 1881, les frères Earp affrontèrent le gang Clanton – McLaury, des représentants de la loi au passé sulfureux d’un côté, de purs hors la loi de l’autre. C’est ensuite la bataille de Fort Alamo qui opposa les Texans aux troupes mexicaines. Treize jours de siège qui s’achevèrent dans le sang et la victoire des Mexicains.

Deux récits, deux styles graphiques, mais un même souci de rigueur historique, renforcé par un dossier signé Farid Ameur, docteur en histoire de l’université Paris I Panthéon-Sorbonne. (Fort Alamo, de Martinello, Toulhoat, Gabella et Ameur. Glénat / Fayard. 14,95€ – Ok Corral, de Morvan, Tcherkézian, Scietronc et Ameur. Glénat / Fayard. 14,95€)

1754, du côté de la vallée de l’Ohio. C’est là, le long de cette voie fluviale menant au stratégique Mississippi, que se jouera l’avenir de la Nouvelle-France. La guerre de Sept Ans, qui éclatera deux ans plus tard et opposera les royaumes de Grande-Bretagne et de France, aboutira en 1763 à la cession des territoires français à la couronne d’Angleterre. Pour l’heure, la vallée de l’Ohio, convoitée par les deux camps pour son rôle primordial dans le commerce de la fourrure, n’est le théâtre que d’escarmouches, sous le regard d’Européens et de peuples autochtones avant tout préoccupés par la survie de leur famille et de leur tribu.

Parmi eux — et c’est là que la fiction rejoint la réalité dans cette trilogie signée Fred Duval au scénario et Brada au dessin — on retrouve Jacques de la Salle, ancien pirate reconverti en trappeur, et Loup Blanc, un Iroquois de la nation Mohawk dont on découvre, et c’est tout l’intérêt de ce récit, la culture et notamment la place essentielle occupée par les femmes.

Période maintes fois abordée au cinéma comme en littérature, Ohio La Belle rivière en offre un regard différent porté par un dessinateur dont le trait réaliste capte autant la beauté des paysages que la violence des hommes et un scénariste dont l’humanisme est le principal moteur ! ( Ohio La Belle rivière, Livre 2, de Duval et Brada. Delcourt. 15,50€)

Eric Guillaud