Publié initialement en 2015 aux éditions Delcourt, le récit de Lucas Varela entame une deuxième vie chez Tanibis avec une version remaniée et augmentée d’une trentaine de planches supplémentaires… et toujours pas un mot !
Pas un mot, à peine quelques onomatopées, tout passe ici par le dessin de Lucas Varela. Bienvenue à Paradiso, sous le soleil exactement. C’est ici que tout commence avec, dans le rôle du touriste de base, un extraterrestre tout bleu venu s’offrir quelques heures de repos sans doute bien méritées, installé dans un transat planté au milieu de la plage. À ses côtés, son enfant, ou son animal de compagnie, une petite boule, elle aussi bleue, avec une poignée. C’est pratique pour le transport !
Et il a bien raison de se reposer, notre extraterrestre. Car à peine les deux ou trois premières pages passées, le voilà embarqué dans une histoire de dingues, dans un monde de dingues, où deux géants de l’industrie agroalimentaire s’affrontent à mort pour régner en maître sur la vie de chacun. Et lorsque l’un d’eux met la main sur la mystérieuse valise de l’Alien, il détient soudain une arme redoutable, capable de provoquer une véritable destruction massive. Autant dire que le chaos s’annonce mémorable…
Dans un style rétrofuturiste, l’Argentin Lucas Varela dépeint ici une société dystopique à souhait, sombre et sans pitié, où tout est sous contrôle, jusqu’aux individus eux-mêmes, broyés par un système qui ne laisse plus la moindre place à l’amour et à la liberté.
Eric Guillaud
Le Jour le plus long du futur, de Lucas Varela. Tanibis. 25€


