26 Mar

Chabouté s’expose : nous sommes chavirés !

Moby Dick par Chabouté - Vents d'Ouest

Moby Dick par Chabouté – Vents d’Ouest

Le 3 avril prochain, Christophe Chabouté inaugure une nouvelle Galerie. C’est la première occasion d’admirer les planches originales de son dernier ouvrage Moby Dick. La galerie, connue depuis plus de 25 ans sous le nom de Petits Papiers, prendra l’appellation de ses deux directeurs : Alain Huberty et Marc Breyne. A Paris comme à Bruxelles, elle fait peau neuve et devient Huberty- Breyne Gallery. Le dossier de presse affirme qu’elle est là « pour défendre la Bande Dessinée et ouvrir le 9ème art à l’ensemble des domaines de création »

Coup de cœur d’Eric Guillaud, paru en début d’année aux Editions Vents d’ouest, Moby Dick de Christophe Chabouté, est une adaptation magistrale du classique de la littérature américaine d’Herman Melville. A travers cet album, l’auteur met sa vision personnelle et sa maîtrise du noir et blanc au service du récit et de l’aventure. Une approche et un traitement graphique qui a lui a déjà valu quelques succès. Le dessinateur de 46 ans résidant à l’île d’Oléron a été nommé et récompensé à plusieurs reprises au festival de BD d’Angoulême, notamment pour Quelques jours d’été, et Un Îlot de Bonheur. Dernièrement, il a publié chez Vents d’Ouest Les Princesses aussi vont au petit coin et Un peu de bois et d’acier.

Huberty-Breyne Gallery

Huberty-Breyne Gallery

Pour Moby Dick, Chabouté reste fidèle au récit original et à l’esprit d’Herman Melville, reflétant la frontière étroite entre l’acharnement et la folie, baignant dans le sang, l’huile et la sueur d’un navire baleinier de la fin du XIXe siècle. La galerie Huberty-Breyne présente l’intégralité des planches originales de l’album ainsi qu’une sélection d’illustrations inédites signées par ce virtuose du noir et blanc.

Didier Morel

Huberty-Breyne Gallery 91, rue Saint-honoré 75001 Paris Tél : 01.40.28.04.71 ouvert du mercredi au samedi de 11 à 19h jusqu’au 3 mai 2014

 

16 Mar

L’album Lucie s’en soucie réédité aux Humanoïdes Associés

lucie-s-en-soucie-bd-volume-1-simple-51236A quoi peut bien rêver une jeune parisienne célibataire de 30 ans ? Au grand amour bien sûr. Et au prince charmant, vous savez celui qui est beau, créatif, intelligent, rassurant et drôle. Une perle rare que Lucie pense avoir finalement dégoté au hasard d’une soirée chez un voisin. Lambert, c’est son petit nom, est photographe, mais sans pellicule. De l’humour à froid qui scotche un peu mais bon ! Pour Lucie, le souci est ailleurs. Du haut de ses 30 ans, Lucie n’a plus de temps à perdre et son prince charmant doit aussi être un parfait géniteur même si elle se défend par ailleurs d’être dans le moule comme sa soeur. Très peu pour elle le plan bobonne, la bague au doigt et les polichinelles dans le tiroir… ou alors avec du sentiment !

Une course au bonheur ! Voilà ce que nous racontent Catel et Véronique Crisseaux, elles-mêmes trentenaires à l’époque, dans ce récit intimiste publié en 2000 dans la collection Tohu Bohu. Naviguant dans la sphère du tandem Dupuy – Berberian, les deux jeunes femmes avaient imaginé avec Lucie le pendant féminin de Monsieur Jean. Un pendant féminin qui vivra plusieurs aventures dans une série publiée ultérieurement chez Casterman. Un tantinet parisien mais franchement drôle !

Eric Guillaud

Lucie s’en soucie, de Catel et Véronique Grisseaux. Editions Les Humanoïdes Associés. 14,20€

14 Mar

Pulp : ce nouveau festival promet de vous faire pétiller

Pulp Festival 2014

Pulp Festival 2014

Un festival hybride, c’est ce que propose la Ferme du Buisson, la scène nationale de Marne-la-Vallée (Noisiel 77) avec Arte. Ce week-end du 14 au 16 mars, Pulp entend sortir de la case pour croiser les genres en associant la bande dessinée avec la musique, la danse et le théâtre, mais aussi le cinéma et la peinture. Plus que jamais la BD est un art vivant et cette 1ère édition le réaffirme.

Auteurs de BD et artistes venus de tous horizons, duels de dessinateurs, installations, spectacles, expositions, librairie, rencontres et débats animeront ce week-end au rythme des bulles.

« L’explosion du 9e art, dans ses formes les plus populaires comme les plus pointues, nourrit aujourd’hui de façon profonde les imaginaires collectifs. Du livre au live, du papier glacé à l’image animée, des cases à l’installation, de la 2D à la 3D, PULP FESTIVAL déplace les frontières pour inventer un art toujours plus vivant »

peut-on lire sur le site internet de l’événement.

Ainsi, « Dans l’oeil du cyclope », installation conçue avec la revue Professeur Cyclope, créée en 2013, côtoiera, plongée dans l’univers de six auteurs et de leurs multiples sources d’inspiration. Dans La Ferme des animaux, Blexbolex, sur un scénario de Loo Hui Phang inspiré de George Orwell, colonisera de ses dessins une maison, du sol au plafond.

 

Ceci n'est pas une bande dessinée par Phillipe Dupuy

Ceci n’est pas une bande dessinée par Philippe Dupuy

Parmi les nombreux spectacles, les visiteurs découvriront La Fille, road-movie rock et sexy de la chanteuse pop Barbara Carlotti et Christophe Blain, l’auteur de la BD best-seller Quai d’Orsay. Mais aussi Le moral des ménages, pièce de Stéphanie Cléau avec Mathieu Amalric, illustrée par Blutch, d’après le roman d’Eric Reinhardt. Les Chiliens de Teatrocinema raconteront à leur façon une Histoire d’amour de Régis Jauffret, tandis que l’Odyssée d’Homère sera revue et dessinée par la compagnie britannique « The Paper Cinema » et Nicholas Rawling.

Enfin connaissez vous l’émission Tac au Tac diffusée par l’ORTF ? Sur le principe de ces séances de cadavres exquis, une dizaine de dessinateurs se donne rendez-vous pour des matchs d’improvisation totale de dessin, commentés en direct par des comédiens et retransmis sur grand écran. Au menu : Jul, Catherine Meurisse, Marion MontaigneCyril PedrosaMathieu Sapin, Mana Neyestani,François Olislaeger, Dash Shaw, Hervé Tanquerelle, Nicolas Wild…

Didier Morel

Pour découvrir ce festival, rendez-vous donc les 14, 15 et 16 mars prochains à la Ferme du Buisson à Marne-la-Vallée (77000). 
Inscription : 01 64 62 77 00 et le programme
Tarif : 29 euros pour le pass festival tarif plein.

13 Mar

Gustave Doré ou les prémices de la BD

Gustave Doré Le Chat botté © Bibliothèque Nationale de France

Gustave DoréLe Chat botté© Bibliothèque Nationale de France

Gustave Doré. Ce nom ne vous est sans nul doute pas inconnu. Vous l’associez très certainement aux illustrations de grands textes de la littérature, comme les Contes de Perrault, les Fables de La Fontaine ou encore Don Quichotte de Cervantès. Mais peut-être ne savez vous pas que cet illustrateur du 19ème siècle, qui a composé plus de 10 000 planches dessinées, est aussi à considérer comme le premier auteur de bande dessinée français. C’est que propose la magnifique exposition L’imaginaire au Pouvoir au Musée d’orsay à Paris.

En effet, avant de se consacrer à l’illustration de classiques de la littérature, Gustave Doré (1832-1883) a commencé par une carrière de dessinateur. A l’âge de quinze ans, il se présente à Paris chez Charles  Philipon (1800-1862), le directeur du Journal pour rire, avec quelques uns de ses dessins. Le travail de ce tout jeune homme impressionne celui qui édite également, chez Aubert et Cie, les albums du père de la bande dessinée, le suisse Rodolphe Topffer (1799-1846). Gustave Doré est immédiatement engagé comme dessinateur régulier et pendant sept ans va fournir près de 1200 caricatures, devenant une signature incontournable du périodique.

Gustave Doré

Gustave Doré

En parallèle, Gustave Doré va publier quatre albums que l’on considère comme annonciateurs du genre de la bande dessinée. Les trois premiers, chez Aubert et Cie : Les Travaux d’Hercule (1847), Trois Artistes incompris et mécontents (1851) et Des-Agréments d’un voyage d’agrément (1851). Le quatrième, et le plus célèbre, paraît en 1854 dans une autre maison d’édition sous le titre d’Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte Russie. Le point commun de ces quatre albums ? La création d’une nouvelle forme de récit qui allie texte écrit et images. Mais surtout leur caractère facétieux. Gustave Doré ouvre en effet la voie de la bande dessinée d’esprit satirique et parodique.

La petite maison d’édition 2024, basée à Strasbourg, ville natale de Gustave Doré, a eu l’idée de proposer une réédition de ses deux dernières histoires de « littérature en estampes », comme se plaisait à la définir Topffer. Si vous avez un esprit curieux, précipitez-vous sur ces deux albums. Ils regorgent d’inventions graphiques et narratives, que certains auteurs de B.D du siècle suivant n’ont pas manqué de reprendre et de développer.

Des-agréments d'un Voyage d'agrément de Gustave Doré

Des-agréments d’un Voyage d’agrément de Gustave Doré

 

Histoire de la Sainte-Russie de Gustave Doré

Histoire de la Sainte-Russie de Gustave Doré

Ainsi, Des-Agréments d’un voyage d’agrément se présente comme le carnet de voyage de monsieur César Plumet, commerçant en passementerie qui vient de prendre sa retraite, et qui décide un soir, après avoir assisté à une représentation de Guillaume Tell, de partir à la conquête des montagnes de la Suisse. Un projet qui n’enchante guère son épouse Vespasie. Elle craint en effet les chutes fatales dans « les abîmes sans fond » ! Mais son époux se montre inflexible, et le voilà parti pour des aventures dignes d’un Don Quichotte. Monsieur Plumet est en effet très souvent « abusé par une imagination trop brillante » comme se plaît à le répéter le narrateur. Sa naïveté sans bornes le conduit aussi à vivre des situations cocasses, dont il est le premier à rire !

 

Gustave Doré construit son personnage comme une figure caricaturale du bourgeois, reconnaissable à un indice vestimentaire : sa casquette, qui change de position en fonction de ses humeurs – un procédé que reprendra Uderzo pour le casque ailé d’Astérix. Autre trait caractéristique, et qui revient comme un leit-motiv dans l’album : les « grandes discussions sur la passementerie genevoise », le soir avant de s’endormir auprès de Vespasie. Et bien sûr, le ventre proéminent, signe de la fortune qu’il a accumulée au cours de sa carrière de négociant.

Les vingt-quatre planches qui composent cette histoire dessinée offrent une étonnante variation de mises en page. Le lecteur se retrouve constamment obligé d’adapter sa manière d’aborder la succession de ce que l’on peut bien appeler des vignettes, même si Gustave Doré ne leur donne pas la forme que nous leur connaissons aujourd’hui. Point de planches segmentées par un ensemble régulier d’images au format identique. Ici se mêlent images verticales et horizontales, pleines pages et miniatures, et même médaillons censés représenter la lorgnette au travers de laquelle Mme Plumet observe, depuis sa chambre d’hôtel, l’ascension du Mont Blanc par son courageux époux.

A l’occasion de la rétrospective que le musée d’Orsay organise sur Gustave Doré jusqu’au 11 mai prochain, la Bibliothèque Nationale de France s’est lancée dans un important travail de numérisation des lithographies de cet artiste. Vous pouvez ainsi feuilleter, sur le site de cette exposition virtuelle, les quarante-six planches qui composent le premier album imaginé par Doré : Les Travaux d’Hercule.

Les Travaux d’Hercule de Gustave Doré

Les Travaux d’Hercule de Gustave Doré

Exposition Gustave Doré (1832-1883). L’imaginaire au pouvoir jusqu’au 11 mai 2014 au Musée d’Orsay à Paris

07 Fév

Ici et ailleurs : des Histoires Dessinées. 1913 – 2013

Albums - Bande dessinée et immigration. 1913-2013

Albums – Bande dessinée et immigration. 1913-2013

Le 9ème art est de nouveau à l’honneur dans les musées parisiens. Après Astérix, qui vient tout juste de fermer ses portes à la B.N.F, rendez-vous au Palais de la Porte Dorée pour découvrir, jusqu’au 27 avril prochain, l’exposition intitulée Albums : des histoires dessinées entre ici et ailleurs.

Les albums de voyage que cette exposition nous invite à parcourir sont d’un genre un peu particulier. Non parce qu’ils se présentent sous une forme dessinée. Mais parce que les périples qu’ils évoquent sont ceux effectués par les migrants, ces explorateurs des temps modernes.

Les vrais voyageurs sont ceux-là seuls qui partent

Pour partir ; cœurs légers, semblables au ballons,

De leur fatalité jamais ils ne s’écartent,

Et sans savoir pourquoi, disent toujours : Allons !

N’en déplaise à Charles Baudelaire, peu de voyageurs correspondraient à cette définition qu’il nous propose dans son poème « Le Voyage », extrait des Fleurs du Mal. Ni les touristes d’aujourd’hui, qui parcourent de vastes distances pour leurs loisirs. Ni les migrants, qui se confrontent à l’inconnu  – et parfois au danger  – par nécessité. L’exposition organisée par le Musée de l’Histoire de l’Immigration entend montrer comment la figure du migrant a investi le champ de la bande dessinée dès le début du 20ème siècle, en relation directe avec les deux grandes périodes de flux migratoires : avant la Seconde Guerre mondiale, lorsque l’émigration suit principalement le trajet Europe – Amérique (du Nord ou du Sud) ; après les années 1950, quand c’est  l’Europe qui devient terre d’accueil.

George-Mcmanus -Bringing Up Father

George-Mcmanus -Bringing Up Father

La première période migratoire, nous pouvons la suivre au travers des personnages inventés aux Etats-Unis par George McManus (1884 – 1954) dans Bringing Up Father (1913), ou plus récemment par Will Eisner (1917 – 2005) dans son récit graphique d’inspiration autobiographique : To the Heart of the Storm (1990). Ces deux dessinateurs, descendants de migrants européens, ont placé la  richesse de leur double appartenance culturelle au service d’une représentation distanciée des mœurs de la société américaine. Dans les deux cas, le pays d’accueil n’apparaît en rien comme un Eldorado : le Nouveau Monde n’est à l’abri ni des préjugés ni du racisme …

Four immigrants Manga - Henry Yoshitaka Kiyama

Four immigrants Manga – Henry Yoshitaka Kiyama

Le parcours du migrant dans son pays d’accueil est semé d’embûches, mais il ne sort pas toujours valorisé par la succession de ses mésaventures. Ainsi en va-t-il des personnages inventés par Henry Yoshitaka Kiyama dans les années 1930 : les quatre émigrés japonais qui se retrouvent à San Francisco font face dans leur quotidien à la xénophobie ambiante tout en manifestant leur sentiment de supériorité par rapport aux autres migrants venus de l’Asie, comme les Chinois. A chacun son bouc émissaire …

Le seul émigré à conquérir le statut de héros dans la bande dessinée américaine des années 1930, c’est Superman. Et oui, n’oublions pas que ce super-héros créé par Jerry Siegel et Joe Shuster vient d’une autre planète et qu’il est un enfant adopté !

L’exposition s’attache dans un second temps à nous présenter des dessinateurs francophones qui, depuis les années 1950, puisent leur inspiration dans une histoire personnelle ou familiale liée à l’immigration, depuis René Goscinny à Marguerite Abouet, en passant par Enki Bilal ou Marjane Satrapi.

Les Indésirables - Reportages - Joe Sacco

Les Indésirables – Reportages – Joe Sacco

En parallèle, elle met en évidence le désir de certains dessinateurs de rapprocher le 9ème art d’un travail d’investigation journalistique. Dans ces albums, le ton se veut moins léger ; la dénonciation des stéréotypes qui affectent le migrant s’inscrit dans un projet militant. L’enjeu de la fiction en images : dénoncer les conditions d’accueil des migrants en France, dévoiler les dangers auxquels sont confrontés les clandestins.

Petite Histoire des Colonies Françaises - Grégory Jarry et Otto T.

Petite Histoire des Colonies Françaises – Grégory Jarry et Otto T.

La B.D se fait alors plus sérieuse. Elle se veut le compte rendu de vies d’hommes et de femmes, évoque leurs espoirs, leurs ambitions, et leurs déconvenues. Elle entend offrir  une voix aux minorités confrontées à la discrimination. Et aussi inscrire les parcours individuels dans une mémoire collective, à l’exemple de Thomas Dupuis, dit Otto T. qui dans sa Petite Histoire des colonies françaises, avec Grégory Jarryrappelle aux lecteurs que :

Connaître leur histoire apprend à se connaître soi-même car, en vérité je vous le dis, l’homme civilisé descend de l’immigré.

La pépite d’or de cette exposition ? S’il vous faut une seule raison de vous rendre au Palais de la Porte Dorée, c’est sans hésitation l’album Où vont nos pères de Shaun Tan que je convoquerais. Point d’orgue du parcours, cette BD brille par son originalité et la force de son contenu : les planches ne contiennent aucune parole ; pas de commentaire de narrateur non plus pour éclairer ce silence des personnages ; tout est dans l’image ; une image qui s’inspire de photographies de migrants prises à Ellis Island au début du 20ème siècle pour créer un univers qui se veut la métaphore de toutes les migrations.

Là ou vont nos pères - Shaun Tan - Dargaud

Là ou vont nos pères – Shaun Tan – Dargaud

Le musée qui accueille cette exposition est un lieu chargé d’Histoire : construit à l’occasion de l’exposition coloniale de 1931, le Palais de la Porte Dorée a d’abord abrité le musée dit des colonies, transformé en musée des Arts africains et océaniens, avant de devenir celui de l’Histoire de l’immigration depuis une dizaine d’années. Un passage par le rez-de-chaussée pour observer le discours colonialiste des fresques de l’ancienne salle des fêtes et la décoration Art déco des deux bureaux officiels, « ça peut pas faire de mal ! ».

Loretta Giacchetto

Si vous visitez l’exposition Albums en famille, téléchargez auparavant le parcours conçu, c’est ici.

Albums – Bande Dessinée et Immigration. 1913 – 2013 jusqu’au 27 avril 2014

Musée de l’Histoire de l’Immigration – Palais de la Porte Dorée – Musée de l’histoire de l’immigration 293, avenue Daumesnil Paris 12e

Post-Scriptum :  Si d’aventure la lecture sans images ne vous rebute pas, un court roman de Daeninckx en relation avec le Palais de la Porte Dorée : Cannibale. A découvrir aussi dans son adaptation B.D par Emmanuel Reuzé !

Cannibale par Emmanuel Reuzé © Emmanuel Proust éditions

Cannibale par Emmanuel Reuzé © Emmanuel Proust éditions

04 Fév

Pas besoin d’être un écureuil pour aimer Un petit goût de noisette de Vanyda aux éditions Dargaud

91610999_o

Non, pas besoin d’être un écureuil pour aimer ce nouvel album de Vanyda d’autant qu’on y parle beaucoup plus des humains que des animaux.

Des humains et peut-être plus précisément des sentiments humains. Vous savez, l’amitié, l’amour, la passion et ce genre de chose. Oui oui ça existe encore et entre deux mauvaises nouvelles aux infos, le livre de Vanyda fait bougrement du bien. Une petite douceur rafraichissante dans un monde de grosses brutes enragés. Une petite douceur qui prend  la forme d’un recueil de récits courts, une quinzaine, autant de tranches de vies, de rencontres, de déclarations, de séparations, racontées avec beaucoup de finesse, de sensibilité, de poésie. Corentin, Manon, Barnabé, Benoît, Margaux, Abderrasak, Marlène… sont les héros de cet album, tous des jeunes adultes qui croquent la vie à pleines dents et y trouvent un petit goût de noisette. Et comme si le scénario intelligent ne suffisait pas à nous convaincre, l’album de Vanyda est un régal de graphisme épuré très influencé par le manga. C’est beau, c’est frais, c’est bien écrit, que demander de plus ? Un vrai coup de foudre!

Eric Guillaud

Un petit goût de noisette, de Vanyda. Editions Dargaud. 17,95 euros

02 Fév

Angoulême : le palmarès du Festival international de la Bande Dessinée 2014

album-cover-large-21214Le 41e Festival International de la Bande Dessinée s’est achèvé ce dimanche avec la cérémonie officielle de remise des prix. Et les heureux élus sont :

– Prix du meilleur album à Come Prima, d’Alfred (Delcourt)

– Prix du public Cultura à Mauvais genre, de Chloé Cruchaudet (Delcourt)

– Prix jeunesse pour Les Carnets de Cerise, de Joris Chamblain et Aurélie Neyret (Soleil)

– Fauve polar SNCF pour Ma révérence, de Lupano et Rodguen (Delcourt)

– Prix du patrimoine pour Cowboy Henk, de Kamaqurka et Herr Seele (FRMK)

– Prix spécial du jury à La Propriété, de Rutu Modan (Actes sud BD)

– Prix révélation pour Le Livre De Léviathan, de Peter Blegvad (L’Apocalypse) et Mon Ami Dahmer, de Derf Backderf (Ça et Là).

– Prix de la série à Fuzz & Pluck, de Ted Stearn (Cornélius)

– Prix de la bande dessinée alternative à Un Fanzine carré (revue éditée par Hécatombe – Genève)

Et le Grand prix de la ville d’Angoulême a été décerné à Bill Watterson pour son oeuvre Calvin et Hobbes

Les autres prix——————————————

– Prix Jeunes Talents, parrainés par la Caisse d’Epargne: 1er lauréat, Gabrielle Roque pour Léa, 2e lauréat, Juliette Mancini pour De la chevalerie, 3e lauréat, Mattéo Germain pour Catastrophe

 – Prix Jeunes talents Poitou-Charentes, parrainé par la Région, Mathieu Roda pour Isis, Seth et Osiris

 – Prix d’Angoulême de la BD Scolaire, Noé Garcia pour Il était une fois, Bob…

– Prix Humour du Concours de la BD Scolaire, parrainé par Fluide Glacial, Martin Robic pour Western cafouillis

– Prix Graphisme du Concours de la BD Scolaire, Louis Pelosse, pour L’inconnu du métro

– Prix Scénario du Concours de la BD Scolaire, Emilie Daret pour Un héros pas comme les autres

– Prix Coup de Coeur du Concours de la BD Scolaire, Tristan Cottreau

– Prix des écoles d’Angoulême, avec la mairie et l’Inspection

académique de Charente, Hôtel Etrange Tome 4 de Katherine et Florian Ferrier (Sarbacane)

– Prix BD des collèges Poitou-Charentes, avec le rectorat de Poitiers, Dent d’ours Tome 1 de Max, Yann et Henriet (Dupuis)

– Prix des lycées Poitou-Charentes, avec le rectorat de Poitiers, Elfes Tome 3 de Olivier Peru et Stéphane Bileau (Soleil)

– Prix révélation blog, parrainé par la Caisse d’Epargne, Vraoum et Mauvais Esprit à Tarmasz pour son blog www.tarmasz.com.

 

Bill Watterson, créateur des aventures de Calvin et Hobbes Grand prix de la ville d’Angoulême

CalvinEtHobbes5_12112004L’Américain Bill Watterson, l’Anglais Alan Moore et le Japonais Katsuhiro Otomo étaient les trois derniers en lice pour le Grand prix de la ville d’Angoulême. C’est finalement Bill Watterson qui a été à l’instant couronné lors de la cérémonie de clôture du 41e Festival International de la Bande Dessinée.

Créée en 1985 et animée par Bill Watterson jusqu’en 1995, les aventures de Calvin et Hobbes ont été diffusées dans près de 2400 journaux, traduites dans 40 langues différentes et vendues à près de 30 millions d’exemplaires dans le monde…

Dans quelques minutes le palmarès complet…

 Eric Guillaud

Angoulême 2014 : le lauréat du Grand Prix sera… étranger

Calvin et Hobbes - Bill Watterson

Calvin et Hobbes – Bill Watterson

A quelques heures de la cérémonie de clôture du 41e festival international de la Bande Dessinée et de la remise des prix, une chose est d’ores et déjà sûre, le lauréat du Grand Prix 2014 sera étranger.

L’Américain Bill Watterson (Calvin et Hobbes), l’Anglais Alan Moore (From Hell) et le Japonais Katsuhiro Otomo (Akira) sont en effet les trois derniers en lice.

Le site du festival revient sur le parcours de ces trois géants du Neuvième art

Eric Guillaud

30 Jan

Une nouvelle école de bande dessinée bientôt à Paris

ABD OK.indd

Profitant du festival d’Angoulême, le Groupe Delcourt Soleil et l’école Brassart ont annoncé la création d’une « grande école parisienne » dédiée à l’art de la bande dessinée.

L’Académie Brassart Delcourt, l’ABD, ouvrira ses portes en octobre 2014 et accueillera 25 étudiants pour sa première promotion qui sera parrainée par Zep !

L’école proposera à ces étudiants de devenir de véritables auteurs de bande dessinée par l’acquisition de qualités fondamentales : maîtrise des techniques graphiques et narratives, affirmation d’un style, exploration des outils et supports de création (notamment informatiques), sensibilisation aux dimensions culturelles, technologiques, économiques et juridiques du 9e Art.

Eric Guillaud