10 Oct

Saudade : le bel hommage de Vincent Turhan au neuvième art

Sorti en librairie début septembre, Saudade est une comédie douce-amère qui bascule joyeusement dans le polar déjanté. Un vibrant hommage au septième art, traversé par l’amour, la passion et les regrets éternels, un récit à la fois drôle, touchant et superbement maîtrisé.

La vie, ce n’est pas toujours du cinéma ! Alma et Rio en savent quelque chose. Autrefois cinéastes passionnés, ils ont connu les joies du succès… puis l’amertume de l’échec. De quoi douter, puis renoncer. Aujourd’hui, ils tiennent un cinéma d’art et d’essai baptisé El Sol, dans une petite station balnéaire. À l’occasion de ses cinquante ans, le couple s’apprête à offrir une rétrospective aux cinéphiles du coin avec en point d’orgue le film Saudade. L’affaire s’annonce plutôt bien — même le maire a promis de faire le déplacement — jusqu’à l’arrivée d’un invité pour témoins inattendu.

Il s’appelle Cisco, a une tête de truand, et cette fois, ce n’est pas du cinéma. Avec Misha, son complice, il vient de braquer une banque et n’a rien trouvé de mieux que de terminer sa cavale dans le cinéma… et d’y planquer le magot. Forcément, l’endroit devient subitement très animé et fréquenté…

Si l’histoire commence comme une comédie douce-amère, elle vire rapidement au polar, avec une bande de bras cassés qui vont se révéler aussi maladroits qu’attachants et, pour l’un d’entre eux, cinéphile du genre émotif. Après Les Étoiles s’éteignent à l’aube, Vincent Turhan s’impose comme une nouvelle signature à suivre, offrant avec Saudade un récit savoureux qui rend hommage au cinéma, porté par un graphisme semi-réaliste, jeté, vivant et expressif.

Eric Guillaud

Saudade, de Vincent Turhan. Sarbacane. 25€

© Sarbacane / Turhan